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Répression du G8 de Gênes, un policier témoigne

vendredi 15 juin 2007

« Des policiers frappent des personnes désarmées. Quatre agents s’acharnent sur une fille qui a le crâne en sang, à terre une mare rouge. J’étais terrorisé, ébahi. Cela ressemblait à une boucherie. » Paroles de soldats en Irak ? Non, récit de la répression des manifestations anti-G8, à Gênes (Italie), en 2001, par l’ex-adjoint au préfet de police de Rome, Michelangelo Fournier. C’est la première fois qu’un policier reconnaît les bavures de l’époque.

Cette année-là, Carlo Guiliani, vingt-trois ans, avait été tué d’une balle dans la tête par un carabinier encore plus jeune que lui. Plus tôt, l’école Diaz, dans laquelle étaient hébergés de nombreux altermondialistes, avait été investie très violemment par la police italienne. C’est lors du procès de cette affaire, devant le tribunal de Gênes, que Michelangelo Fournier a raconté. Entre autres la fois où il a vu « deux agents en uniforme et deux autres en civil matraquer une fille qui semblait agoniser. J’ai enlevé mon casque et j’ai crié : « Ça suffit, ça suffit ! » mais ils n’ont pas arrêté tout de suite. J’ai dû bousculer l’un d’entre eux. »

Lors de précédents interrogatoires, le policier avait affirmé n’avoir assisté à aucune des scènes de violences rapportées par les manifestants. « Je me suis tu parce que j’avais honte, et par esprit de groupe. » Et d’achever : « J’ai porté ma croix pendant six ans. » Désormais, la police italienne ne pourra plus nier l’évidence.

V. D.


Voir en ligne : l’Humanité